J’exerce la photographie dans de nombreux domaines. L’industrie, le paysage, l’automobile, la nature morte, la recherche scientifique, le reportage.
Et je reviens toujours au portrait.
Dans l’industrie je photographie les ouvriers sidérurgistes, mes photos d’automobile mettent en scène des personnages, dans les laboratoires de recherche ce sont les visages des chercheuses et des chercheurs que je veux voir, jusqu’aux natures mortes de légumes qui prennent des poses suggestives dans la lumière du studio.
Et pourtant chaque portrait me semble un défi.
Découvrir une personne, appréhender un décor et un contexte, créer une dynamique avec le sujet, suggérer ou imposer, rester disponible pour capturer un instant particulier, laisser de la place à l’imagination et au hasard, maitriser les contraintes techniques, gérer le temps consacré à la séance, faire un portrait c’est pour moi me confronter à tous ces paramètres.
En restant disponible et attentif, curieux et bienveillant.
Mes portraits sont comme des histoires, dont le scénario s’écrit dans l’instant, ce moment si particulier, équilibre entre tension et relâchement. Je dirige et décide des décors et des poses tout autant que je prends ce qui m’est offert par mon sujet. Comme dans le jazz, le cadre, le thème est fixé, et la musique se crée en interaction entre les musiciens, la photo s’invente avec la personne devant moi. Cela donne une galerie de portraits aux ambiances très diverses, hétéroclites parfois, qui racontent à leur manière une facette dévoilée et authentique d’une personne.